Culture/Ecologie/Philosophie

La vie comme un art éphémère

La femme et l'oie, une des plus belles et imposantes créations des mosaicultures

La femme et l’oie, une des plus belles et imposantes créations des Mosaicultures

La vigilance est de mise pour ne pas transformer notre cerveau en déchetterie à mauvaises nouvelles. En effet que ce soit à la télé la radio ou sur la toile nous sommes submergés d’informations toutes aussi déprimantes les unes que les autres avec au choix un attentat à Bagdad, un tremblement de terre aux philippines des licenciements massifs etc Heureusement il y a parfois (ou souvent c’est selon) des déclencheurs qui nous connectent au merveilleux et ce sont les artistes qui facilitent cette connexion.

Surprenantes sculptures végétales
C’est exactement ce qui s’est passé pour moi lorsque je suis allé il y a quelques temps, au jardin botanique de Montréal pour découvrir l’exposition des Mosaicultures, constituée de créations gigantesques avec des composants de la nature (plantes, fleurs, branches etc). Là j’ai vraiment eu la confirmation que l’art et les artistes ont des pouvoirs magiques, celui de toucher notre cœur d’enfant et celui de nous émouvoir. Il suffisait d’observer les réactions d’émerveillement des petits et des grands pour s’en rendre compte. J’ai été stupéfait de voir ce que l’on pouvait faire avec de vieux morceaux de bois polis par le temps, une fois assemblés les uns aux autres l’artiste a pu en faire des chevaux ! En mélangeant de la terre avec du feuillage et quelques branches ont obtient des sangliers…

chevaux  réalisés à partir de bois trouvés dans la nature puis assemblés tels que (sans retouche). Chaque morceau de bois a été travaillé par la nature elle même. Seul l'assemblage de ces morceaux a été réalisé par l'artiste

chevaux réalisés à partir de bois trouvés dans la nature puis assemblés tels que (sans retouche). Chaque morceau de bois a été travaillé par la nature elle même. Seul l’assemblage de ces morceaux a été réalisé par l’artiste

L'homme qui plantait les arbres

L’homme qui plantait les arbres

Une belle source d’inspiration
La nature est décidément une merveilleuse muse qui ne cesse d’inspirer l’humain depuis des lustres. Mais dame nature est également une belle enseignante à sa façon. En effet elle nous montre de façon symbolique que de magnifiques fleurs poussent sur la boue comme les nénuphars, mais aussi à partir de déchets naturels il est possible d’ensemencer la terre pour produire de belles récoltes. Cela m’évoque d’ cette citation du philosophe québécois André Moreau: « le bien n’est rien d’autre que le fumier a besoin pour devenir le mieux ». D’une certaine façon c’est en transformant nos idées négatives et autres d’expériences douloureuses en matière à créer une réalité inspirante.

L'apiculteur géant

L’apiculteur géant

Sangliers réalisés avec de la terre et des branchages

Sangliers réalisés avec de la terre et des branchages

L’art éphémère
D’un point de vue purement physique cette forme d’art utilisant la nature comme moyen création est inévitablement périssable et donc limitée dans le temps. Cela me fait penser également à un autre art éphémère, celui que l’on trouve sur les murs des villes: les graffitis. Mis à part l’aspect temporel de ces deux formes d’expression il y a cet autre point commun: la surprise et l’enchantement qu’ils suscitent (lorsque les graffitis sont bien faits). Mais qu’importe comment ces manifestations peuvent se présenter à nous, c’est peut être un moyen détourné pour nous faire prendre conscience que notre vie matérielle est elle aussi éphémère  mais qu’elle peut être une belle œuvre d’art.

Portrait de femme dans Hochelaga Maisonneuve à Montréal par un(e)artiste inconnu(e)

Portrait de femme dans Hochelaga Maisonneuve à Montréal par un(e)artiste inconnu(e)

Portrait géant visible sur le boulevard Rosemont à Montréal

Portrait géant visible sur le boulevard Rosemont à Montréal

Co-créer avec dame nature et notre propre nature
Cette exposition ne fait que mettre en évidence que l’on peut faire de magnifiques choses avec la nature et qu’il est bon de co-créer avec plutôt que de l’exploiter comme une vulgaire matière première génératrice de profits. De plus nous considérons la nature comme extérieure à nous , d’ailleurs on parle d’environnement ce qui est particulièrement représentatif de la façon dont l’humain considère l’espace  vital dans lequel il vit. Nous sommes la nature et nous faisons partie de cette nature tant que cette prise de conscience ne sera pas effective nous serons toujours enclin avec ces problèmes récurrents de pollution, d’exploitation (naturelle et humaine). Notre défi d’humain consiste véritablement à chérir la nature comme notre propre être.

Rencontre aussi impressionnantes que touchante avec les baleines de Tadoussac au Québec  (sur la photo le petit rorqual)

Rencontre aussi impressionnante que touchante avec les baleines de Tadoussac au Québec (sur la photo le petit rorqual)

Pour conclure
Si l’art et les artistes peuvent nous connecter au beau au magique, il y a comme un effet miroir qui nous fait prendre conscience que ce que l’on a tendance à aller chercher à l’extérieur de soi se trouve à l’intérieur. Parfois il ne suffit de pas grand chose pour se reconnecter à notre enfant intérieur et à l’émerveillement, comme quoi, ce que l’on pensait perdu à jamais n’est rien de plus qu’une illusion. Au final nous sommes tous des créateurs et des créatrices mais il revient à chacun, chacune de (re)prendre le pouvoir sur notre propre vie et de faire de notre existence une belle œuvre d’art en toute conscience.

Texte et photos F Billaud / Québec 1spire

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