Culture/Société

Le wapikoni ou 10 ans de cinéma des premières nations

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L’idée est lumineuse la démarche novatrice et elle vient de la cinéaste Manon Barbeau : utiliser le cinéma pour Combattre l’isolement et le suicide chez les jeunes des Premières Nations en développant des compétences artistiques, techniques, sociales et professionnelles. Le concept de la Wapikoni mobile se traduit par un studio de cinéma ambulant qui va à la rencontre des jeunes autochtones pour les former à la création audiovisuelle. La Wapikoni fête cette année ses 10 ans avec un beau bilan puisque depuis 2004, 3000 participants ont réalisé pas moins de 600 courts métrages récipiendaires de 80 prix.

Une approche pratique qui développe l’estime de soi
La cinéaste québécoise Manon Barbeau a élaboré avec des professionnels du cinéma une approche pédagogique permettant aux jeunes autochtones de participer à des ateliers pratiques basés sur le « apprendre en faisant». De la scénarisation en passant par la réalisation en y intégrant les aspects techniques (caméra, prise de son, montage) tous les aspects du cinéma sont couverts par les ateliers. L’encadrement est une composante importante du processus d’apprentissage avec deux jeunes cinéastes accompagnateurs professionnels et un assistant-formateur issu de la communauté autochtone et formé par le Wapikoni. L’équipe se prolonge avec un intervenant jeunesse et un coordonnateur autochtone. À l’issue des ateliers d’un mois le résultat est surprenant des courts métrages sont réalisés ainsi que des créations musicales d’une grande qualité technique, en effet en plus du cinéma la wakiponi s,est élargie à la musique. Toutes ces réalisations valorisent grandement les participants autant par les compétences acquises que par la présentation publique des œuvres devant les membres de la communauté.

De la création à l’écoute
La présence ponctuelle mais significative de la wakiponi a pour effet de faciliter le besoin des jeunes autochtones de se confier sur les problèmes qu’ils rencontrent dans leur quotidien. La confidentialité devient alors la règle d’or pour la Wakiponi. Cette dernière compose avec la réalité des participant(e)s autant sur le plan personnel que créatif. Heureusement pour compenser la courte durée du séjour la Wakiponi a le mandat de référer les participants en difficulté avec un « intervenant de suivi » de la communauté. L’écoute fait donc partie intégrante de la démarche permettant ainsi de créer entre deux escales des liens plus profond entre l’équipe et les participants. Comme quoi créativité et écoute forment un bon ménage.

La dure réalité autochtone
Il est stupéfiant de constater comment l »image de l’autochtone au Québec et au Canada est déplorable, ce qui est un comble quand on sait que ces communautés ont été abusé, spolié. Le documentaire intitulé le peuple invisible réalisé par l’inspirant Richard Desjardins est très éloquent à ce sujet. Il explique par exemple comment les algonquins se sont fait voler leur terre au profit des barrages d’ Hydro Québec. Rajoutons à cela l’extrême fragilisation des femmes autochtones qui représentent la communauté la plus touchée par les agressions sexuelles, les préjudices physiques psychologiques ou encore économique et sociaux.  Lorsque l’on sait que la commission canadienne des droits de la personne dans son dernier rapport annuel recommande seulement une amélioration de l’accès au système de justice pour les femmes autochtones, cela me laisse dubitatif.

Enfin une initiative créative originale pour valoriser la communauté autochtone !
La Wakiponi représente vraiment une solution créative et intelligente à la dure réalité autochtone en Amérique du Nord. Bien évidement cela ne résout pas les problèmes mais l’initiative ouvre d’autres perspectives de solutions aux problèmes identitaires autochtones. Il reste à ce que cette initiative puisse faire des petits voir qu’elle soit intensifiée renforcée ou encore complétée par d’autres idées aussi inspirées que la Wakiponi.

Lancement de la cuvée 2014 des œuvres audiovisuelles et 10 ans de Wakiponi… ça se fête !
Plus de vingt cinéastes et participants du Wapikoni seront sous Le Dôme de la Place des festivals à Montréal le jeudi 16 octobre à 18 heures pour le lancement de la sélection 2014. Les courts métrages et vidéoclips réalisés dans les communautés des Premières Nations y seront présentés. Pour la première fois cette année il y aura le Manitoba en plus du Québec et de l’Ontario. Voila une bien belle occasion de découvrir les talents des premières nations dans le domaine audiovisuel, en plus c’est gratuit et ouvert à tous !

Le site de la Wakiponi c’est ICI
Visionnez ci dessous la bande annonce:

 

 

 

 

 

 

 

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