Artiste dans l’âme, écrivaine, illustratrice Mireille Levert regorge de talents et possède un CV bien garni qu’il est bien difficile de résumer. Depuis trente ans notre artiste québécoise travaille dans le domaine de la littérature jeunesse ou elle s’est taillée une réputation enviable qui dépasse les frontières du Québec. Elle s’est fait connaitre avec ses illustrations tendres et fantaisistes de la série Jérémie et Mme Ming, prix du Gouverneur Général du Canada. Avec Mireille Levert le passage de l’illustration à la poésie s’est fait naturellement en créant quand j’écrois avec mon coeur qui lui permet d’être finaliste au prix du Gouverneur général du Canada et au prix Alvine-Bélisle. Pour notre créatrice chaque jour est un poème qu’elle reçoit avec ses yeux, ses oreilles et son cœur. Mireille Levert se plait à raconter des his-toires aux enfants dans les écoles pour leur faire découvrir la joie de créer en mots et en images. Avec un tel parcours il n’en fallait pas moins pour aller à sa rencontre et lui poser quelques questions, inaugurant par la même occasion la rubrique de Focus inspire avec le talentueux photographe Daniele Tomelleri.
Québec Inspire: Qu’est-ce qui vous inspire en général ?
Mireille Levert: Tout ce qu’il y a autour de moi ! Je suis une grande observatrice, je suis fascinée, entre autres, par le genre humain qui est une source inépuisable d’inspiration. Les petites choses de la vie peuvent aussi m’inspirer, soudainement devenir magiques, étonnantes et parfois même grandioses.
Ce qui m’inspire finalement c’est la vision particulière, l’œil de lynx, le regard de l’artiste sur le monde.
QI: Qu’est-ce vous inspire en particulier au Québec ?
ML: Les artistes de toutes disciplines. Je n’en reviens pas du foisonnement, de la richesse de nos créateurs d’ici dans beaucoup de domaines : la musique, le théâtre, la danse, le cinéma, les arts visuels ( j’y inclus l’illustration) la littérature, la poésie…
QI: Quel est l’élément déclencheur qui vous a poussé à faire de l’illustration ?
ML: Je préciserais ici : quel est l’élément déclencheur qui vous a poussé à devenir créateur ? Ça me semble plus juste, plus près de la source et de l’essentiel.
L’étincelle, le besoin viscéral de créer, de laisser une trace, de transformer la matière, de griffonner avec de la couleur remonte à ma petite enfance.
Vers sept, huit ans, il y a eu un moment intense d’éblouissement. Je me tiens debout face à un immense tableau au Musée des beaux-arts de Montréal et je suis subjuguée. Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau. La suite vient tout naturellement, je vais étudier le dessin, la peinture, habitée par ce sentiment extraordinaire.
Pour l’écriture, j’attendais une attaque massive de merveilleux, l’éclair de génie. Je n’attends plus ce cataclysme littéraire spectaculaire. Je découvre que la simplicité me va mieux. Chaque jour dans l’attention que je porte au monde, si je laisse les mots faire leur travail, au bout de mon crayon, jaillit parfois l’étincelle.
QI: Comment naissent vos personnages et vos histoires ?
Ml: : L’élan n’arrive pas toujours de la même façon, ça peut être une rencontre, un souvenir d’enfance, une petite esquisse gribouillée, au départ sans but précis, ou carrément de mots qui me trottent dans la tête. Car même si je suis d’abord une artiste visuelle, j’aime la beauté des mots, j’aime le pouvoir des mots pour raconter, faire des images mais surtout rejoindre et toucher l’autre.
Pour mon dernier livre « Quand j’écris avec mon cœur » c’est mon désir de tenter de comprendre, de façon très ludique, ce frémissement toujours présent en moi autant dans mes illustrations que dans mes textes : la poésie.
QI: Quel livre emmèneriez-vous sur une île déserte ?
ML: « Les cent plus beaux poèmes québecois », une anthologie par Pierre Graveline accompagnée d’œuvres de Réné Derouin. Un vrai festin pour l’âme et les yeux.
Le livre ne comprend pas tous nos plus grands poètes, il y a quelques omissions, mais quel choix, de quoi rêver et voyager longtemps.
QI: Quel est le moment le plus joyeux que vous ayez pu vivre ?
ML: Je me trouve bien chanceuse de pouvoir dire : c’est difficile de choisir ! Alors je vais plutôt parler d’une joie qui me revient chaque année depuis ma petite enfance.
L’ivresse que je ressens quand je vois tourbillonner les premiers flocons de neige. La première neige me rend toujours un peu dingue, tout à coup je redeviens une petite fille. Je veux cueillir au creux de mes mains toutes ces merveilles ! Et la lumière que donne la neige tombée sur les trottoirs, les toits des maisons… Quelle splendeur !
QI: Si vous aviez une baguette que changeriez-vous dans le monde ?
ML: Je ferai le choix de société de laisser plus de place à l’expression, et aux arts en général, de la petite école à la maturité, parce que créer ça rend heureux !
Le Facebook de Mireille Levert c’est par ICI
Photographie: Daniele Tomelleri son site c’est par LÀ