Samedi après midi quelques milliers de personnes se sont rassemblées dans Montréal pour manifester contre l’exploitation des gaz de schiste et pour demander L’adoption d’un moratoire. C’est au son des tam tam que les manifestants ont défilé en scandant des slogans comme » nous ne nous laisserons pas forer » et en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Non à la fracturation » ou encore « on dort au gaz, réveillons nous ». La foule est partie du siège d’Hydro Québec située sur le boulevard René Levesque pour se diriger ensuite vers le cabinet du premier ministre Jean Charest sur Sherbrooke ouest. On pouvait noter la présence de plusieurs groupes de citoyens qui venaient du bas Saint Laurent, du Québec ou encore de la Montérégie. Toutefois les participants à la grande marche de la campagne Moratoire d’une Génération tenaient une place particulière parmi les manifestants. En effet ces citoyens sont partis de Rimouski le 16 mai dernier pour arriver à Montréal quelques 33 jours et 666 kilometres plus tard. De plus ils se sont arrêtés dans 33 municipalités pour revendiquer un moratoire de 20 ans sur les gaz de schiste.
Mais c’est en écoutant de nombreux témoignages dont celui de Odette Larin que l’on saisit l’ampleur du dossier. Vivant à Saint-Louis-sur-Richelieu Madame Larin a pour voisin un puit de gaz de schiste depuis 2007. Cette citoyenne a déposé avec son mari une requête en cour supérieure à l’encontre des compagnies Gastem et Forest Oil. Madame Larin à fait au public un témoignage émouvant sur les nuisances subies suite à une fracturation dans le sol en 2008. Elle mentionne les travaux bruyants effectués 24h sur 24 mais aussi l’obligation de vivre avec la poussière, la lumière des torchères et l’incessant va et vient des véhicules lourds enfin elle termine son allocution en lâchant désabusée « Pour les compagnies gazières, le profit, c’est tout ce qui compte.»… Les conséquences d’une telle exploitation ne font que renforcer la demande d’un moratoire en attendant que des études sérieuses et indépendantes soient menées sur les impacts environnementaux.
À l’occasion de cette manifestation de nombreuses personnalités publiques s’étaient mobilisées parmi lesquelles des artistes tels que le sculpteur Armand Vaillancourt, le chanteur Dan Bigras, et Paul Piché. Du coté des politiciens il y avait entre autres Pauline Marois et Amhir Khadir…
IL est particulièrement enthousiasmant de constater que les citoyens québécois savent se mobiliser et faire savoir leur opinion sur des enjeux aussi essentiels que l’environnement. Mais plus particulièrement cela ressemble à un éveil voir à un réveil de la population. De plus la détermination était vraiment palpable dans la foule que se soit du coté des citoyens, des associations ou encore de certaines personnalités publiques . L’autre aspect positif de cette contestation est qu’elle favorise un certain consensus dans les rangs citoyens avec le renfort de certaines organisations politiques (PQ, Québec solidaire). Ce phénomène est également observable de l’autre coté de l’atlantique en France ou on constate la même hostilité concertée citoyenne et politique. À quand une action commune France-Québec contre les gaz de schiste ?
Sources et autres infos sur l’événement : article de Valérie Simard paru dans la presse et diffusé sur cyberpresse.ca + article de Charles Lecavalier sur canoe.ca
À decouvrir l’Association Québécoise contre La Pollution Atmospherique : aqlpa.com